« Les 100 ans du surréalisme à Pompidou » : Dali, artiste central et controversé.

Artiste clé du surréalisme, les oeuvres de dali occupent une place centrale dans l’exposition et ne manquent pas de souligner les différentes influences surréalistes mais surtout les contradictions internes.

L’exposition

Une construction en labyrinthe et une variété d’artistes.

L’exposition, pensée comme un labyrinthe autour d’un rond central, qui présente le manuscrit original du manifeste, propose des salles avec des thèmes. Le labyrinthe comporte 14 chapitres, évoquant des thèmes clairs du surréalisme comme sa chronologie et son évolution, notamment face aux guerres. Les artistes phares du surréalisme sont mis en avant, comme Giorgio de Chirico, Salvador Dalí, René Magritte, Max Ernst, Joan Miró ou encore Dora Maar.
Les fondements du surréalisme sont d’abord présentés, avec l’expérience de l’écriture automatique libérée de la raison ou des exemples des « hasards objectifs » comme le tableau de de Chirico représentant Apollinaire et avec une cible à l’endroit où quelques années plus tard il sera blessé. Pas besoin de logique ou de raison, au contraire, tout doit suivre l’instant et la sensation du présent et représenter l’idée saisie en plein vol. le rêve, la pierre philosophale, la foret, l’artiste médium, mais aussi la fantaisie et tout autre monde de l’étrange ont chacun leur salle. Le désir sexuel est quant à lui réservé sur les deux dernières salles d’exposition, si le spectateur souhaite s’y engager.

Une œuvre phare

Dali, super surréaliste dans ses recherches thématiques.

Une des premières œuvres de Dali dans l’exposition est celle empruntée au Thyssen (Madrid), Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade, une seconde avant l’éveil. Les chimères sont présentes, animaux bizarres, déformées comme cet éléphant en arrière-plan aux jambes immenses, symbole du désir sexuel pour Dali. Les tigres, à moitié avalés par un poisson gigantesque qui semble lui-même sortir d’un fruit pourri reprennent les préoccupations centrales de Dali autour de la pourriture et de la domination sexuelle prédatrice de l’homme. La femme est représentée paisible, comme étrangère aux forces qui se combattent dans le reste du tableau.
On retrouve cette obsession pour l’érotisme de Dali dans un des tableaux finaux de l’exposition : le grand masturbateur. Tableau explicite sur le désir masculin et sur une vision dominatrice de la sexualité masculine, on retrouve de manière omniprésente également la préoccupation pour le temps qui passe et la pourriture avec les fourmis et les multiples insectes qui entourent les deux protagonistes.
L’exposition donne une très belle place aux œuvres de Dali, d’abord peintre adulé par Breton qui finit par être rejeté, de par ses positions politiques ambiguës et son amour pour l’argent et la reconnaissance publique.

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