Biographie de Dalí
Artiste à l’imagination débordante et à le maitrise technique parfaite, Dalí est tantôt perçu comme fou, tantôt perçu comme un génie, souvent entre les deux… Retour sur sa vie, son œuvre et surtout, le personnage.
Une figure controversée mais un art célébré et reconnu
Né à Figueres le 11 mai 1904 et mort dans la même ville à l’âge de 85 ans, Salvador Dalí fait partie avec Pablo Picasso et Joan Miro des artistes espagnols contemporains les plus reconnus. Mais, à la différence des deux autres, son excentricité a pu éclipser une partie de son œuvre et de ses idées.

Enfance et débuts
Né dans une famille où il est sans cesse comparé à son frère ainé, décédé, Salvador Dalí grandit déjà avec un fort caractère. En 1916, à 12 ans, il découvre la peinture impressionniste et pointilliste de Ramón Pichot. L’impressionnisme et le postimpressioniste, seront, comme le montrent ses premières peintures à l’huile et ses écrits d’adolescents, la révélation pour se lancer dans l’art. Il continuera à expérimenter ces techniques en complétant son éducation avec la formation technique donnée par son professeur Juan Núñez Fernández.
Entre 1920 et 1921 Dalí découvre les publications futuristes et les œuvres cubistes, qui le bouleversent profondément. Il garde néanmoins une admiration profonde pour des maitres comme Vermeer ou Velázquez. En 1922, Quelques mois après la mort de sa mère, il déménage à Madrid pour suivre les études des Beaux-Arts. Il loge à la Résidence des Etudiants en compagnie notamment de Federico García Lorca et Buñuel, d’où naitra une définition propre du surréalisme.
Exclu de ses cours car il accuse les profs d’être incompétents, il rencontre Joan Miro qui lui recommande d’aller à Paris.
Dalí et les surréalistes : 1929 – 1934, le début de la renommée
Après avoir rencontré Joan Miró, celui-ci lui propose de venir à Paris, où bouillonne l’avant-garde artistique. Dalí est alors admiratif de l’œuvre de Picasso. Très vite il commence à fréquenter le groupe des surréalistes avec Breton, Eluard, Ernest et Magritte. En 1929 la reconnaissance de son œuvre éclate à la suite de son exposition à la galerie Goemans mais surtout à la sortie du film réalisé avec Bunuel, Un Chien Andalou, qui propulse les deux artistes sur le devant de la scène. Il rencontre en 1930 sa future femme, Gala, alors ex-épouse de Paul Eluard et amante d’Ernst. Pour lui Gala est vitale : « Sans elle je ne serais rien, elle est mon oxygène ». Puis, en 1931 il peint La persistance de la mémoire, son œuvre la plus célèbre composée de montres molles, il a alors 27 ans.
« Le Surréalisme c’est moi ! ».
En 1934 il se fait exclure du mouvement surréaliste, étant en désaccord politiquement et artistiquement avec André Breton, chef du groupe. Politiquement, sa position est ambiguë avec les dirigeants fascistes et artistiquement il s’écarte de l’automatisme prôné par André Breton pour son processus qu’il nomme « méthode paranoïaque-critique » et qui pourrait se résumer par une analyse consciente d’une vision paranoïaque (c’est-à-dire systématiquement déformée) des objets et du monde extérieur, qui recoupe ses visions obsédantes et délirantes. Dalí est alors connu comme un personnage à part entière. Il est excentrique, parle fort, adore l’outrance, l’argent et surtout lui-même. En apprendre plus sur son entourage ->

L’antithèse de l’artiste maudit
S’ensuivit une période d’itinérance entre l’Europe et les États-Unis avec sa femme Gala dans l’avant-guerre, avant de s’installer à partir de 1940 pour huit années à New York. Pendant 8 ans Dalí connait une de ses périodes les plus productives. Il ne s’arrête pas de peindre, sculpter, dessiner, écrire et faire parler de lui. En 1942 il publie son autobiographie La Vie secrète de Salvador Dalí, et illustre des classiques comme Don Quichotte ou Les Essais de Montaigne. En 1945, une première grande rétrospective lui est dédiée par le MoMA. 60 ans, 43 toiles et 17 dessins sont exposés et font le tour du pays pendant deux ans. La notoriété de Dalí dépasse New-York et sa richesse en fait que grandir. En réponse à cet artiste antithèse de l’artiste Maudit, Breton publie l’anagramme « Salvador Dalí — Avida Dollars ».
« Ne craignez pas la perfection, vous n’y parviendrez jamais. »
Salvador Dalí
Retour à sa Catalogne natale
Dalí retourne à partir de 1948 en Catlagone. Il avait déjà opéré un retour vers la religion catholique qu’il confirme et prend la forme avec deux de ses toiles, La Madone de Port Lligat (1949) et le Christ de saint Jean de la Croix (1951), accompagnées d’illustrations pour La Divine Comédie (1952, aquarelles).
Il laisse volontairement une image d’un personnage ambiguë aux médias qui se concentrent sur sa moustache plutôt que ses toiles et son art. Cette attitude fit dire à l’expert du surréalisme de Sotheby’s, Andrew Strauss : « Dalí a travaillé à la construction de sa popularité à l’échelle mondiale. Il a précédé Andy Warhol dans cette stratégie du culte de l’artiste star. ».
Il ne délaisse pas pour autant ses recherches et mélange sans cesse les éléments avec l’utilisation d’illusions d’optiques, de trompe l’œil et de calembours visuels mais aussi l’holographie. Source d’inspiration, tant pour son art que pour son personnage, de jeunes artistes comme Andy Wharol se seront inspirés de son travail.
Une fin de carrière marquée par la maladie et la célébrité
Dalí continue sa carrière, et d’entretenir par-dessus tout son image. Il se sépare de Gala dans les années 60-70 et continue à faire fructifier son argent. Il se lance néanmoins dans une dernière grande œuvre, son théâtre musée à Figueres (découvrir ->). Il commence ce chantier en 1960 qu’il ne terminera qu’en 1974. Diminué par la suite par Parkinson et Alzheimer, il cesse de peindre avec l’âge. Il termine sa vie à Figueras et meurt quelques années plus tard, atteint par la maladie, à 85 ans.